Les Archives Départementales de la Nièvre était installée dans un bâtiment, construit en 1927, devenu obsolète tant en terme d’organisation, d’usage pour les personnels et d’accueil du public qu’en terme de capacité et de qualité dans le stockage des archives. Le concours lancé par le Conseil Général de la Nièvre, gagné en 2005, donna le point de départ à l’étude puis à la réalisation du projet visant à propulser l’institution vers l’avenir.
> Théâtralisation des Fonctions
Le bâtiment de 1927 s’inscrit désormais entre deux extensions, et s’intègre ainsi dans une lecture homogène d’un ensemble constitué de deux plans très identifiables, symboliques de la double mission de l’institution : la conservation du patrimoine (bâtiments opaques, en arrière plan) et les services au public (bâtiment translucide, sur rue, en premier plan).
> Ouvrir sur la Ville, la Région
Les Archives Départementales ont pour vocation de mettre à disposition du public, le patrimoine exceptionnel constitué de tous les documents d’archives qui lui sont confiés. Il s’agissait donc, au travers de l’architecture, de mettre en avant cet aspect. Sur la rue Charles Roy, un bâtiment ouvert sur la ville, accueille désormais toutes les fonctions en lien avec l’extérieur : accueil, salle de conférence, salle d’exposition, espace pour les scolaires, salle de consultation, bureaux des personnels, etc… Sa peau de verre, à la transparence changeante, noue un dialogue permanent avec son environnement. Son emprise au sol, relativement modeste, permet de dégager un parvis, largement minéral, ressenti comme une respiration dans le parcours du piéton, par ailleurs très contraint dans le reste de la rue.
> Accueillir le Public
Les espaces créés sont confortables, lumineux, élégants mais dénué d’ostentation. Au rez-de-chaussée, le sol en béton ciré met en valeur la fantaisie du canapé Loop ainsi que le lourd rideau rouge, qui se déploie à volonté pour isoler acoustiquement l’espace dédié aux écoles. L’ambiance colorée de l’espace se modifie ainsi au gré des activités. L’escalier monumental en béton blanc (marches et parois) relie directement le rez-de-chaussée à la salle de consultation. Ce vaste et généreux volume à l’acoustique soignée (plafond conçu spécifiquement) offre une atmosphère calme et chaleureuse. Rythmé par la sérigraphie des murs rideaux, douce sur la façade principale, colorée sur les deux pignons (conçue par Claire Maugeais dans le cadre du 1% artistique) et les divers aménagements mis en œuvre, l’espace dégage des ambiances adaptées pour chaque type de consultation.
> Protéger le Patrimoine
Côté parking, en arrière plan, se développe sur cinq niveaux, un bâtiment en extension, totalement opaque, dédié au stockage dense des archives (compactus). Le bâtiment existant conservé, a été restructuré de façon à accueillir dans ses trois étages, les archives de faible densité, compatibles avec ses capacités structurelles inchangées. En rez-de-chaussée sont regroupées toutes les fonctions liées au traitement des documents. Celles nécessitant l’apport de lumière naturelle sont implantées aux angles de chaque pignon, dans lesquels ont été ouverts une série de baies longilignes. Ces deux bâtiments sont enveloppés dans une coque de hautes (3m minimum) et épaisses (7cm) plaques de béton teinté dans la masse (5 nuances), qui cachent les descentes d’eaux pluviales et l’isolation thermique haute densité. A l’intérieur, afin de faciliter le repérage des niveaux (tous similaires) et d’égayer les espaces (traités très sobrement), les sols sont peints dans un dégradé de couleurs chaudes, allant du jaune au rouge.
> Optimiser le Potentiel du Bâtiment Existant
Le centre du bâtiment existant, choisi pour devenir le noyau technique du nouvel ensemble, a été évidé sur toute sa hauteur, pour optimiser les liaisons techniques verticales. Des reprises en sous-œuvre ont permis de créer un sous-sol (prolongé sous l’extension) qui accueille 400m2 de locaux techniques à partir desquels se développent tous les fluides, qui irriguent ensuite chaque niveau créé ou restructuré. Dans le même volume, s’inscrivent les monte-charge, ascenseur, et une partie des escaliers de secours. En toiture, à l’aplomb de ce noyau, ont été créées des terrasses techniques, pendant aérien des équipements enterrés.
> Travaux en Site Occupé
L’une des contraintes majeures fut de maintenir l’institution en activité pendant toute la durée du chantier. Il s’est donc déroulé en plusieurs phases, entrecoupées de déménagements, minutieusement organisés, pour préserver l’intégrité des archives, et continuer à recevoir le public en toute sécurité. En fin de chantier, une fermeture de six semaines a permis de terminer la mise en place opérationnelle des archives, d'installer les personnels dans les locaux terminés et d'assurer leur prise en main des nouvelles installations. |